Par enchantement Biennale Enghien

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V

COMMISSAIRES


Myriam Louyest

Christophe Veys

"Quatrième édition


Pour sa quatrième édition (après avoir traité du miroir, du paysage, du rapport terre/ciel), la Biennale d’art contemporain d’Enghien vous invite à découvrir «Par enchantement». Une édition qui incite à la rêverie, aux mystères et à la joie. Les interventions des artistes ponctueront le parc maisaussi de nombreux espaces rarement (ou jamais) ouverts au public. Quinze artistes contemporains se joueront des codes du merveilleux, de l’étrange.


"Traditions de prestige


Chaque édition est l’occasion de pointer une dimension moins connue du patrimoine de la ville. Cette année, pour la première fois, nous ouvrirons la salle de la maquette du château conservée dans son unique vestige : la tour. Parmi les traditions de prestige liée à la commune, il y a la tapisserie. Nous avons décidé de sortir de manière exceptionnelle une pièce du XVIIe siècle présente au Musée Jonathas. Ces deux éléments patrimoniaux seront l’occasion pour des artistes de créer des œuvres en relation avec ces trésors.


"Un patrimoine d’exception


La Biennale a pour objectif de mettre au contact d’un patrimoine d’exception des œuvres d’artistes contemporains. À ces fins, des œuvres sont créées spécifiquement alors que d’autres sont choisies dans un souhait de résonance éclairante. L’évènement est gratuit afin de permettre une rencontre la plus ouverte possible. Son public mixte est constitué autant denéophytes que d’amateurs éclairés de l’art contemporain. Accessibilité et émerveillement dominent grâce aux artistes qui entrent en dialogue avec l’espace surprenant des dépendances du château et le parc.

Tapisserie Enghien

COLIN-MAILLARD

Dès l’origine de cette manifestation, nous avons souhaité donner un éclairage complémentaire à chacune des éditions grâce à un texte commandité spécialement à une ou un auteur de la FWB. Après Dominique Costermans, Stéphane Lambert et Caroline Lamarche, c’est Stefan Liberski, écrivain (son excellent dernier roman « Une grande actrice » chez ONLIT a été salué unanimement par la critique), réalisateur, scénariste et comédien, qui nous fait l’honneur et le bonheur d’un texte magnifique « Par enchantement ».

© Patricia Mathieu

"Par enchantement"

Stefan Liberski — stefanliberski.com

Donc, les années avaient passé. Un jour, elles ont disparu. J’avais eu la grippe, la fièvre, j’étais mûr, convalescent, couché sur un canapé. J’ai allumé mon écran et la plateforme numérique qui proposait des Ghibli. J’ai regardé « Princesse Mononoké » et le monde, brusquement, s’est réenchanté.


Depuis lors, je sais mieux ce que c’est, j’ai rassemblé des mots. Je ne connaissais alors de Miyazaki que le nom et quelques photogrammes de ses dessins animés. Sans me l’avouer, je pensais que ça n’était pas pour moi. Ou plus pour moi. J’étais une grande personne depuis trop longtemps. Il y avait tant d’autres films qui m’attendaient. J’avais bien revu les Disney de l’enfance, avec mon fils, je les avais revécus à travers ses yeux, parprocuration, disons. Je savais l’engouement des mangas mais je n’y allais pas. Ce jour-là, le hasard et le chemin de la guérison, dans sa faiblesse si riche et délicieuse, m’ont rendu, avec une claque insolite, l’âme d’un enfant. Je n’avais plus tremblé ni pleuré comme ça depuis une vie, les frissons de l’effarement se mêlaient à ceux de l’analepsie. J’ai retrouvé ce que signifait la plongée dans une histoire, une fable dont on ne sait rien encore. Le merveilleux récit de Miyazaki s’écartait bien sûr des balises habituelles, il avait des digressions, des modes, une langue et des raccourcis venus d’ailleurs. C’était comme si, par cette autre voie, revenait l’ahurissement des origines. Au fond, l’enchantement en est toujours le souvenir. Sa nostalgie. Un retour, par des détours, à cet état précieux de l’âge tendre où l’on n’a pas conscience encore que le récit de pépé, assis au pied du lit pour nous endormir, est la légende d’un autre monde. Quel est cet effarement de l’enfant à qui l’on raconte une histoire? Quelle est cette mine stupéfaite? Enchanté sans le savoir, il semble sous le charme d’un philtre. Il se tient immobile, bouche bée, les yeux écarquillés. La forêt n’est plus celle où il s’est promené l’autre dimanche. Il entre dans l’être. Il éprouve l’être, cette vibration indicible entre le corps et les mots. Entre le paysage et ses images. Entre le bruit et la musique. C’est ce qui survient avec l’art, mis en sa présence. C’en est même la preuve. Voilà où je voulais en venir et ce que j’avais retrouvé ce jour-là. L’art est suspension de tout ce que l’on en sait, sans pour autant que le chemin jusqu’à lui soit annulé, au contraire. Plus on sait mieux on aime. «Plus de savoir, plus de saveurs». Mais quand il survient, il ne s’agit plus de ça. Il y a toujours cette secousse, parfois minuscule, ce moment suspendu. On revient à l’orée, avec une binette ébahie. Tout est déduit : les savoirs, les modes, l’Histoire, la mondanité et le narcissisme de mes goûts. Le rideau se lève. Et l’on est sûr qu’un jour tout sera beau. Comme ça. Comme par enchantement.

OUVERTURE

Tous les jours de 14h00 à 18h00

ADRESSE

Avenue Elisabeth
7850 Enghien

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— Parking
— Gare
+/- 10 minutes à pied

Le parc est accessible aux personnes à mobilité réduite (une partie des bâtiments n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite).

Trajet Enghien Biennale Miroirs 4

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