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© Candice Athenais Photographe

(BE) Installation



Elodie Antoine développe depuis une vingtaine d’années une pratique artistique au centre de laquelle figurent des éléments récurrents comme le savoir-faire et le travail du fil. Ses réalisations, qu’il s’agisse de petits formats ou de vastes dispositifs, frappent par leur esthétique enlevée presque baroque parfois.


L’intervention qu’elle propose sur le Grand Canal nous conduit vers une dimension plus épurée de son vaste vocabulaire. Elle pose sur l’immense étendue d’eau de géantes gouttelettes d’or comme une rosée majestueuse ou des taches de rousseur venant souligner la beauté du site. Ces gouttes deviennent aussi, potentiellement, des plateformes pour les espèces vivantes qui peuplent le parc. Îlot inédit pour le repos d’un canard ou d’une poule d’eau s’offrant du bon temps sur ces promontoires tour à tour disco ou fond d’or évoquant la grâce ou la spiritualité des icônes.

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© Candice Athenais Photographe

(FR) Sculpture / Lumière



Juliette Bibasse et Joanie Lemercier collaborent depuis 2020 sous l’intitulé Le Laboratoire du Planthéisme. Tous deux sont des artistes s’exprimant principalement dans le champ de l’art numérique dont ils sont des figures importantes. Leurs préoccupations centrales, lorsqu’ils travaillent ensemble, se portent sur les relations entre nature et lumière tout à la fois organique et numérique.


Dans l’obscurité de la crypte de la chapelle castrale, ils présentent un dispositif permettant de vivre une expérience à la fois délicate et spectaculaire. Un fragment de sol (à l’apparence anodine) y est magnifié par leur mise en lumière. Les plantes prennent vie, s’enflamment, scintillent, ondulent et étincellent. Nos yeux font l’expérience d’un regard sur la beauté contenue dans chaque tige, chaque feuille, chaque brindille. De quoi aiguiser notre perception sur les splendeurs des plus fragiles aux plus grandioses.

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© Candice Athenais Photographe

(FR) Installation / Sculpture



L’univers de Justine Bugerol est intimement lié à sa formation en scénographie. Sa pratique artistique est la concrétisation de rêveries dont elle est, à l’inverse du travail en relation avec l’espace scénique, l’unique actrice. Elle puise dans ses souvenirs et recourt très souvent à des mises en espace spectaculaires et paradoxales.


Pour cette édition de la Biennale, Justine Bougerol s’inscrit dans l’un des espaces les plus atypiques : le souterrain qui se déploie sur plusieurs centaines de mètres allant des écuries jusqu’au cœur du parc et débouchant dans un vaste buisson. L’intervention de l’artiste renvoie vers ces gestes premiers qui longtemps ont fasciné l’humanité. Elle évoque la majesté et le mystère des pierres dressées, qu’il s’agisse de Stonehenge ou des Moaï de l’île de Pâques. Un rocher obstrue le passage étroit du souterrain. Il vient interrompre la circulation. Comment est-il arrivé là ? Que cache-t-il ? Quelle formule magique permet de passer au-delà ?

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© Candice Athenais Photographe

© Daphné Labbé (DROITE)

(FR) Installation / Sculpture



Le travail de l’artiste Marc Buchy prend des formes généralement épurées. Il a pour origine des questions liées à la connaissance et à la transmission du savoir ou des savoirs-faire avec parfois la possibilité de participation des visiteuses et visiteurs. Il a, par exemple, appris une langue en voie d’extinction ou juré solennellement de ne jamais dépasser un savoir intuitif de l’art de la danse.


Pour la Biennale, nous avons proposé à Marc Buchy de montrer une série existante : Μu (lettre grecque l’on prononce Mu, ce qui évoque l’idée de mouvement). Il s’agit de sculptures minimalistes en métal posées au gré de l’usage que les visiteurs précédents en ont fait. En effet, outre le fait d’être des volumes, elles sont aussi des échasses que vous êtes invités à activer. Chacun de nous retrouve alors la sensation de la découverte d’une autre forme de marche. Les uns progresseront à une vitesse stupéfiante alors que les autres trébucheront mille et une fois. Une autre forme d’intelligence est donc mise en avant (non directement scolaire) tout en suggérant les échanges et l’entraide entre les visiteurs.

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© Candice Athenais Photographe

(BE) Installation / Sculpture



Philippe De Gobert travaille depuis des années sur la question de l’échelle. Il recrée des espaces sous la forme de maquettes qu’il photographie, brouillant le rapport entre fiction et réalité. Un univers tendre aux accents parfois mélancoliques dans lequel l’humain semble avoir déserté les lieux.


Nous lui avons proposé d’investir un lieu que la Biennale n’avait pas encore exploité. Il s’agit d’une salle de la tour dans laquelle est présentée une impressionnante maquette réalisée dans les années 1990 par Rémy Olivié, un maquettiste passionné, facteur de son état, aujourd’hui décédé. Il a figuré le domaine du château à l’époque de sa splendeur. Philippe De Gobert a décidé d’interroger notre rapport à l’espace en posant dans les logettes des maquettes de la salle dans lesquelles sont placés des petits éléments comme issus d’une sorte de village jouet. Un jeu d’échelle mais aussi de glissement d’un ancien lieu prestigieux et privé vers l’espace collectif qu’est le village.

Hello, Are We in the Show?, Denicolai & Provoost, film d'animation, 2020.

Produit par S.O.I.L. — Geert Van Goethem & Linda Sterckx — avec le soutien du Musée de la Chasse et de la Nature, Paris et de Netwerk, Aalst ; une coproduction avec S.M.A.K., Ghent et BPS22, Charleroi ; avec le soutien de Flanders Audiovisual Fund (VAF) et Casa Kafka Pictures Movie Tax Shelter supportée par Belfius ; art production funding : Solang Production Paris-Brussels.

PHOTO (GAUCHE)

© Candice Athenais Photographe

(BE) Installation / Vidéo



Simona Denicolai et Ivo Provoost travaillent ensemble depuis 25 ans sous le nom de Denicolai & Provoost. Leur pratique artistique résulte d’une observation fine de situations souvent liées aux coutumes collectives qui, une fois digérées, débouche sur des propositions aux formes plastiques variables (Installations, performances, dessins, ...).


Dans le cadre de la Biennale nous leur avons proposé de présenter HELLO, ARE WE IN THE SHOW?, un film d’animation de douze minutes. Comme le disait Tanja Boon du musée d’art contemporain de Gand (S.M.A.K.) : « En guise de suite contemporaine de la série de tapisseries du 16e siècle intitulées (Les Chasses de Maximilien), le film nous emmène à la découverte de quelques scènes de la forêt de Soignes : un oiseau se posant sur une branche enneigée, un cygne évoluant sur un plan d’eau, un chien aboyant. Le rythme imperturbable de la nature est maintenu, tandis que la proximité de la ville et la présence de l’homme deviennent palpables. Denicolai & Provoost jouent avec le genre du film d’animation et ses codes habituels, brisant ainsi nos attentes. À cet égard, la nature n’est pas idéalisée, mais placée dans une perspective critique qui montre l’interaction et l’interdépendance entre l’ensemble des formes de vie. »


Ce film nous semblait un écho riche de sens en dialogue avec le parc d’Enghien et sa forêt.

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© Candice Athenais Photographe

(BE) Installation / Sculpture



Le travail de Maen Florin ouvre une voie vers un monde étonnant peuplé par des créatures issues d’un monde onirique. Qu’elles soient réalisées en terre cuite émaillée ou le fruit d’un savant mélange de matériaux (Polyester, Expoxy, textiles, cheveux et autres éléments parfois récupérés) l’Œuvre, outre ses qualités techniques, étonne par l’étendue des formes qu’elle génère.


Maen Florin est présente dans deux espaces du parcours. Elle met en dialogue quelques sculptures dans la chapelle castrale, vestige de l’ancien château. Les correspondances ou jeux d’opposition entre ce lieu et les personnages sont riches de sens. On peut songer à la violence de certaines images religieuses. Ici, l’arbre de la connaissance se fait flamboyant de couleurs presque criardes éloignées des teintes présentes dans l’espace. Les personnages, eux, sont comme égarés, à la fois touchants et un rien inquiétants.


Dans un sous-bois menant au magnifique pavillon des 7 étoiles s’est réfugié un géant mi-enfant, mi-âne, intégralement rose poudré. Il se tapit là comme à l’abri, profitant d’un temps pour lui. Il peut aussi être vu comme en attente du moment où il pourra se déployer et partir car, oui, dans les contes de fées aussi il est nécessaire de faire une pause introspective.

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© Myriam Rispens

(BE) Installation / Tapisserie / Peinture



Depuis toujours la Biennale cherche à relier art contemporain et richesse patrimoniale. Au XVIe siècle, la ville d’Enghien était une des grandes villes de la tapisserie. Les ateliers présents dans ce territoire rivalisaient avec ceux de Bruxelles. Visitant le musée Jonathas consacré à la tapisserie et situé à l’étage du centre culturel de la ville, nous sommes tombés sur une tapisserie ayant pour sujet le colin-maillard. Compte tenu de la thématique, il nous a semblé intéressant de mettre en relation ce trésor du patrimoine avec le travail de Stephan Goldrajch.


Ainsi, il a accepté de créer à son tour une pièce textile. Très vite il s’est rendu compte que derrière ce jeu enfantin ce cachait une source bien plus violente.


En effet, le nom de ce jeu remonterait à la figure de Jean Colin-Maillard un guerrier hutois du Xe siècle qui lors d’une bataille contre le comte de Louvain eut les yeux crevés et poursuivit tout de même le combat. Sa tapisserie s’inspire tout à la fois de cet épisode mais aussi de la dimension érotique de ce jeu.


Dans l’espace central, des éléments semblent s’être échappés du dispositif et gambadent à la rencontre des visiteuses et visiteurs.

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© Candice Athenais Photographe

(FR) Installation / Sculpture



La pratique artistique de Patrick Neu convoque des matériaux à la fragilité manifeste: ailes d’abeilles, cristal, gravure sur suie, ... Il souligne aussi grâce à l’aquarelle la beauté fugace de la nature : à l’exemple de son projet annuel de « portraits » d’iris qui fleurissent quinze jours durant dans le jardin de sa mère. Minutie, délicatesse sont donc au rendez-vous de ce travail d’un artiste rare, au parcours salué par de nombreuses grandes institutions.


L’espace du pavillon chinois et son décor en plâtre colorécde 1743 sur fond noir nous est apparu comme une évidence, tant le raffinement domine chez cet artiste français. Il propose une œuvre jamais montrée en Belgique : un cheval de manège en cristal. Cet objet qui a fait rêver tant et tant d’enfants dans les foires et autres kermesses est ici basculé vers un matériau qui allie splendeur et fragilité.


Ces magnifiques chevaux sculptés sur lesquels, le temps de quelques tours, nous étions les cavalières et cavaliers héroïques de nos rêveries. Ceux aussi qui s’échappaient de leur train-train circulaire dans Mary Poppins. Ici le cheval est seul, il est comme ces petites danseuses de boîte à musique, merveille enchanteresse.

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© Candice Athenais Photographe

(BE) Vidéo



Le travail d’Hans Op de Beeck est mondialement célèbre pour ses sculptures en grisaille. Il développe un travail où l’on découvre, notamment, des panoramas où la contemplation des paysages suspend le temps de manière magique. Une magie que l’on retrouve aussi dans ses somptueuses aquarelles.


Dans le cadre de la Biennale nous vous proposons « Staging silence (3) », un film de 44 minutes dont Hans Op de Beeck reprend pour la troisième fois le principe très simple. Deux personnes, dont on ne voit que les avant-bras, posent différents objets sur une large surface plane et créent ainsi des espaces fictionnels. Dans les premières transformations, par exemple, on passe d’un lit à un paysage de montagne, de celui-ci on glisse vers la terrasse d’un restaurant, une étendue d’eau, une sorte d’usine chimique, une cabane sur pilotis, ... Chaque changement est fait à vue (comme on le dit au théâtre). Un tel dispositif rappelle les jeux d’enfants dans lesquels nous avons tous créé des espaces pour nos récits enchantés. La version que nous présentons ici est la première à faire référence à des espaces à taille réelle conçus en sculpture par Hans Op de Beeck. Les mains y sont des sortes de dieux qui agissent sur la destinée des espaces. Ils les activent, et décident de leur durée de vie.

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© Candice Athenais Photographe

(BE) Installation / Textile



Shen Özdemir est une artiste originaire de La Louvière, dont la pratique consiste à créer un carnaval imaginaire composé de visages joyeux sortant tout droit de son utopie extrêmement colorée. Elle tisse des ponts entre les différentes communautés qui sont le reflet de son itinéraire de vie. Issue d’une famille d’origine turque, l’artiste navigue depuis son plus jeune âge dans cet entre-deux typique des personnes issues des différentes immigrations. D’un côté ses racines turques et de l’autre la Belgique.


Ainsi, une partie de la joyeuse bande de Shen Özdemir débarque dans la Biennale. Elle a conçu spécifiquement différents étendards qu’elle accroche de ci de là dans les arbres du parc. Ces objets, historiquement connotés par les conflits et des formes proches du nationalisme, sont tout à coup fédérateurs et le reflet coloré d’une gaité presque enfantine. Au fil de la balade, les visiteuses et visiteurs découvriront différentes faces joyeuses qui se logent comme autant de présences dans la nature.

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© Candice Athenais Photographe

(IT/DE) Installation / Sculpture



Le travail de l’artiste italien Luca Vanello s’affirme de plus en plus en Belgique, notamment grâce à la visibilité obtenue depuis sa présence au post Master de l’HISK à Gand. Pour l’exposition de fin de cycle, il présentait un environnement totalement blanc dans lequel les visiteuses et visiteurs se confrontaient à la beauté et à sa disparition.


Luca Vanello applique à des branches et feuilles d’arbre un principe d’extraction de la chlorophylle qui conduit à une vision spectaculairement hivernale de la nature. Telles des illustrations de contes de fées, la végétation se pare d’une blancheur qui évoque le plumage de certains oiseaux et non les feuilles d’arbre qui la compose en réalité. Cette installation, dans la première partie des anciennes écuries, est la plus vaste jamais réalisée par l’artiste. Ça et là, le sol est occupé par des sculptures aux formes organiques, croisement d’éléments semblant être issus d’un film de SF et de branchages. Elles sont comme une autre façon de poser la question d’une nature artificialisée.

La sculpture est momentanément inaccessible.

La commune et l’équipe de la Biennale mettent tout en œuvre pour que

vous puissiez au plus vite en retrouver l’usage en toute sécurité.

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© Candice Athenais Photographe

© Daphné Labbé (CENTRE)

(FR) Sculpture praticable



Raphaël Zarka fait partie de ces artistes qui récoltent. Une bonne part de sa notoriété, aujourd’hui internationale, repose sur des gestes liés à la collecte. Il a, par exemple, rassemblé des images : celles de skateurs réalisant des figures sur des sculptures dans l’espace public ou celles des volumes géométriquement complexes appelés rhombicuboctaèdre (constitués de huit faces triangulaires et dix-huit faces carrées) dont il a capturé le plus grand nombre possible d’occurrences de leur présence dans des ouvrages de géométrie, jusqu’à des brises lames ou des architectures.


Nous lui avons proposé de réaliser un projet dont la temporalité dépassera celle de l’évènement lui-même (une première dans l’histoire de la Biennale) puisqu’elle restera sur le site pendant deux ans. Son projet consiste en la création d’une sculpture praticable. C’est un moyen pour l’artiste de dessiner des formes dans l’espace tout en conceptualisant l’idée d’envol, de vitesse et de figures que les corps pourront y exécuter. Elle est aussi un exemple d’une des grandes utopies de l’Art : allier intentions plastiques et valeur d’usage. Son implantation est elle aussi particulière puisqu’elle repose sur une scène flottante face au Grand Canal.

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