Le miroir est une fiction

– Dominique Costermans, Écrivain

« Miroir, miroir joli, Qui est la plus belle au pays? » demande la Reine du conte de fée. Le sens commun voudrait que le miroir, même magique, reflète fidèlement la réalité. Et dise la vérité. Au péril de la tragédie : on sait ce qu’il advint le jour où la méchante Reine apprit de son miroir, royal mais loyal, que la beauté de sa belle-fille Blanche-Neige dépassait désormais la sienne.

Pourtant le miroir est une fiction. Qu’il soit magique dans les contes, ou banal dans nos salles de bain quotidiennes, le miroir décrit le monde à l’inverse de ce qu’il est, à droite la gauche, à gauche la droite. Quand il n’est pas concave, convexe, déformant dans les foires, nous perdant dans un labyrinthe de reflets qui font écho les uns aux autres au Palais des Glaces. Ceux-là, affrontés les uns aux autres, recréent une perspective dont nous a privé le miroir seul. Celui-ci déforme aussi le monde qu’il cadre et aplatit. Comme la peinture, comme la photographie, le miroir est une fiction, c’est-à-dire une re-création du monde par l’homme.

L’artiste est celui qui ré-écrit le monde et qui nous en offre une nouvelle lecture. Dans la mythologie grecque, Persée, qui risquait la mort s’il regardait Méduse en face, ne put l’affronter que par le biais de son reflet dans un miroir. Autour de l’Etang du Miroir à Enghien, c’est ce reflet du monde que nous donnent à voir dans une ré-écriture singulière Pol Authom, Alain Breyer, Evelyne de Behr, Chantal Delporte, Denis Deprez et Alice Mortiaux, Jean-François Diord, Javier Fernandez, Myriam Louyest, Romina Remmo, Adam Weiner. Installations, peintures, dessins, gravures, sculptures, transparences, verre, photographies, projections, vidéo : autant d’invitations à les suivre dans cette traversée du miroir.

www.dominiquecostermans.be

Exposition au Parc d'Enghien

Biennale – art contemporain et patrimoine :
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Chapelle Castrale

Pavillon des Sept Étoiles

Château Empain

Vue du ciel

Les artistes de l'édition 2016

Pol Authom, installations, gravures

Pol Authom s'exprime par des jeux de mains qui évoluent au gré des événements vécus, des personnes et des lieux rencontrés. Mains gravées, peintes ou dessinées pour de grandes installations in situ, elles sont toujours le reflet de sa vie personnelle.
Ayant exploré à ses débuts le thème du carnaval puis de l'ivresse avec un point de vue très personnel, le travail de Pol Authom évolue vers une simplification formelle. Maîtrisant les techniques traditionnelles de la gravure, il explore régulièrement de nouveaux supports de création (image numérique, installation...).… Lire la suite 

Alain Breyer, photographies

La zona rossa - Ce projet photographique ambitieux est le fruit d'une rencontre entre Alain Breyer et un ami italien qui lui a fait découvrir les effets dévastateurs d'un tremblement de terre, celui de l'Aquila. En se rendant sur place, Alain Breyer a été abasourdi par le foisonnement des confortements métalliques qui ceinturent presque tous les bâtiments du centre historique de la ville, et comme il le dit si bien « on ne peut pas rester insensible à tout cela ». C'est avec cette vision de désastre et le désarroi des habitants, qu'il a voulu immortaliser un moment d'histoire en faisant un arrêt sur image hors du commun. A travers ses photographies, l'auteur rend un brillant hommage au travail méthodique et efficace réalisé par les Italiens pour la mise en sécurité des constructions. Un travail qui peut paraître pour certains beaucoup trop long, voire même interminable.… Lire la suite 

Évelyne de Behr, installation, médias divers

Crossing (Traversée)L’installation Crossing se loge au creux d’une portion de l’environnement paysager du parc d’Arenberg. Le souterrain et les deux petits pavillons chinois de 4,5 m sur 4,5 m, en vis à vis sont investis en tant qu’espace scénographique, à éprouver. Bande sonore, lampe LED, paravents : éléments proposant une réflexion sur ce qui fait le décor, sur ce qui fait que nous sommes plongés dans le décor. Inspiré directement des spécificités mêmes du dispositif « parc » . Le travail protéïformes, est avant tout processuel et contextuel. Encré dans une pratique de l’espace du quotidien, il soulève les questions de l’identité. Dans une filiation avec l’histoire de la peinture, l’analyse développe un vocabulaire de forme étendu. Formes intimes et familières sont développées au travers des médias du dessin, de la peinture, de l’image vidéo et photographique, ou encore d’ensemble d’objets, d’espace à parcourir et de bande sonore. La recherche se joue des codes de la représentation dans une adresse sensible au spectateur. Avec toujours dans son épaisseur, le prisme des mémoires et des disparitions.… Lire la suite 

Chantal Delporte, verre

« Chantal Delporte libère un univers plein de fraîcheur. C’est que sa production naît d’une complicité intelligente, patiente et généreuse entre elle et la nature. L’arbre, le bois, les branches, les brindilles lui inspirent une multitude de créations. Clairement, il est toujours question du lien intime entre l’homme, la nature et la promesse ainsi que leur projection symbolique : fertilité, vie, renaissance. … Cette écriture, faite de sinuosités rugueuses du bois et des aspects lisse du verre, amène un contraste heureux et évident tant au niveau de la matière que de la douceur. » (Texte de Ch. Ruggin) Au travers de ses sculptures, Chantal Delporte aime dialoguer avec le verre et explorer ses différentes propriétés plastiques, à la frontière entre le visible et l'invisible. Cette dualité se retrouve aussi dans le jeu d’apparence extérieure et de vie intérieure qu’elle exprime grâce à cette matière, elle-même duale.… Lire la suite 

Denis Deprez & Alice Mortiaux
vidéo, peintures, photographie

Le rêve des pumas est un projet commun in process continu. Nous marchons dans des lieux qui n’en finissent pas de s’effondrer, pierriers instables, falaises rongées par le vent s’écroulant sous les assauts répétés des marées, terre béante jonchée de déchets sur lesquels l’eau s’écoule. Nous captons des images comme d’autres ramassent des fossiles. Ces images sont habitées par la durée. À travers la frénésie rationalisée d’un capitalisme sénile et violent, nous laissons les regards s’attarder et réintégrer la temporalité d’une roche qui s’érode. Temps géologique des images où s’accumulent lentement les strates. Dans la déglingue néo-libérale nous proposons le chaos minéral, l’effondrement d’un pierrier comme lieu des possibles dans lequel la perspective linéaire anthropocentrée se diffracte et se désintègre en points de fuites multiples. Nos marches sont hantées par une fracture venue de loin qui a scellé notre sort d’être humain séparé de l’autre. Le rêve des pumas est un désir de réconciliation, un pas vers l’autre, vivant et non vivant. Nous suivons et déposons des images comme des balises, réponses et appâts pour un récit commun émergeant au bord de cette fracture. Entre les parois disjointes, des radicelles s’entremêlent et se relient en un rhizome hétérogène et foisonnant. Les fossiles s’accumulent. Nous sommes avec le ressac qui couvre et découvre les roches grises et noires. Les images récoltées cherchent leurs formes et des hybrides naissent de leur tissage réciproque. Le rêve des pumas jaillit d’images qui existent dans les liens qui les créent et dans les liens qu’elles veulent créer.… Lire la suite 

Jean-François Diord, sculpture

J’interviens dans l'espace, en relation avec l’environnement, action reprise sous l’intitulé "Sculpture". Mes choix d’échelle me conduisent à une expression monumentale qui se concrétise dans de grandes structures s’intégrant dans le lieu investigué : ces réalisations tentent de catalyser , symboliser et matérialiser visuellement des liens entre des individus , un lieu et un contexte culturel. Au travers de mon travail , je cherche à tisser une multitude de connexions , pas toujours accessibles au premier abord, mais où chacun peut largement trouver matière à lire dans les différentes strates qu’il découvre : ludique, onirique, plastique, mathématique, technologique, symbolique, philosophique, analytique… Et cette combinaison, spécifique à chaque lieu, a la volonté de former un tout cohérent ; c'est un discours global personnel et original, exprimé dans une langue qui est propre à chaque créateur avec sa syntaxe, son vocabulaire, ses classiques et ses néologismes…… Lire la suite 

Javier Fernandez, vidéo

Je considère la vidéo comme un médium permettant de traiter les images en mouvement. Mon action s'inscrit dans un cadre comportant ces directives : de ne pas faire du cinéma ou du théâtre filmé, de ne pas faire du reportage, de ne pas faire de vidéo sociologique, moral ou politique. Mon objectif est de construire un objet (le vidéo) sans sujet ni idée préconçus, se guidant des possibilités du médium lui-même (juxtaposition des images, rythme de succession, manipulation d’effets, etc.) Et des associations intuitives se dégageant progressivement de la construction elle même en vue de trouver des atmosphères caractérisées.… Lire la suite 

Myriam Louyest, verre, résine

Les matériaux / éléments transparents, translucides, liquides, solides sont à la base des recherches de Myriam Louyest depuis de nombreuses années ; le verre, la résine époxy, l’eau, … Cette plasticienne cherche à transcender visuellement leurs qualités par le jeu des formes, des couleurs, de la transparence, des reflets, de la profondeur et du mouvement. Elle les confronte parfois à d’autres matériaux comme la pierre bleue ou le bois pour mieux encore les révéler. Dans la continuité de cette démarche, elle a besoin de transposer ses recherches dans des espaces singuliers, voire insolites, afin d’y ajouter une dimension supplémentaire qui est celle de l’intégration au lieu. Et donc de provoquer un dialogue et une adéquation entre ses volumes/installations et l’architecture, la fonction et l’histoire de l'espace investi.… Lire la suite 

Romina Remmo, peinture

Rétro-vi(e)seur - Rétroviseur : Dispositif comportant un miroir dans le champ de vision du conducteur d'un véhicule, pour lui permettre de voir la route derrière lui sans avoir à se retourner. Le projet « rétro-vi(e)seur » est un voyage pictural, l'œil du peintre tel un miroir a capté les images et les a recomposées selon ses propres perceptions. Le miroir nourrit les contes, les légendes, les doutes, les superstitions, le réel et l'imaginaire. Il sera ici véhicule d'un récit en formes, en couleur et en matière à la vitesse d'une vie dont je vous dévoile quelques bribes grâces à des arrêts sur images. Ce miroir (fixé dans ce cas, dans l' habitacle d'une voiture), symboles des symboles, réfléchit ce qui est derrière nous, ce qui appartient déjà passé mais aussi ce qui arrive vers soi et nous informe d'un présage. Cinq toiles, comme les amis que l'on peut compter sur les doigts d'une main, réunies dans un espace défini immortalisent les paysages qui ne font que passer sur nos vies intérieures. Ces paysages se mirent furtivement sur nos rétines et laissent place à d'autres horizons comme des toiles de fond pluri-sensorielles. Dans ces décors, au cœur de ces scènes en constante évolution, nous avançons, roulons à toute à l'allure sans nous retourner mais en accordant de temps à autre un regard sur ce qui nous a construit en tant que citoyen, femme/homme, père/mère, enfant, …… Lire la suite 

Adam Weiner, sculpture, installations

Célébration de l’incohérence ; de la fragmentation du monde, de l’identité même, en aspects distincts et contradictoires rassemblés en une relation de tension dynamique et fragile ; de l’impact au dépens de la sécurité. So… you want words? I abandoned philosophy to get away from words. Words confuse us. Words give an illusion of objectivity, whilst deriving their meanings exclusively from subjective experience. La raison n’est que système par lequel on tente d’organiser le monde – elle n’est pas un aspect du monde mais de notre perception indirecte de celui-ci, ancré fondamentalement dans nos cerveaux. Just because we’ve established rigorous social protocols for the creation of experiences in children that have enough in common that we can work together by emitting established signifiers, doesn’t mean that language is genuinely shared. Nos catégorisations de notre vécu nous donnent une image tordue de la réalité, cachant la nature éphémère et chaotique de la vie de par l'assignation d'étiquettes artificielles dont la validité n'est qu'exclusivement pragmatique. Lately I have begun to use words as plastic material for my work. I don’t want to speak with words; I want to create sensual experiences. I use words as objects, as a reminder of what they always were. Autant notre rapport au monde peut perdre de vue les réalités de la vie, autant notre rapport à la nature est prise en otage à ce désir de contrôle, de rationalisation, à cette peur de la mort et cet obsession irréalisable d’y échapper, peu importe le prix. Words have done a fine job of marketing themselves by discussing each other constantly. Words have a way of making us retreat from the immediate into a self-centred state of contemplation, forgetting the sensuality of lived experience.… Lire la suite 

Partenaires de l'édition 2016

Baudoux
Assurances
Beobank
Enghien
Garage de la
Haute Senne

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Gedimat
Robijns & fils
Notélé Objectif Bois
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Robeys - Huet
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sa/nv